- décaver
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• 1797; de dé- et 3. cave♦ Jeu Gagner toute la cave de (un joueur). Décaver son adversaire en deux coups. — SE DÉCAVERv. pron. Perdre sa cave, au jeu. — Par ext. Se ruiner.I.⇒DÉCAVER1 (SE), verbe pronom.Rare, emploi pronom. passif. Devenir maigre, décharné (par la vieillesse, la faim, la maladie, la fatigue, etc.). Synon. usuel se caver (cf. caver1 B et décavé1). M. Ligneul avait beaucoup vieilli. Son grand corps s'était décavé et voûté, au-dessus de sa nuque qui pointait vers le ciel comme un clou auquel pendait son veston, son cou affaibli s'incurvait (DRIEU LA ROCHELLE, Rêv. bourg., 1939, p. 216).Prononc. :[dekave]. Étymol. et Hist. 1939 (DRIEU LA ROCH., loc. cit.); 1945 yeux décavés (SARTRE, Âge raison, p. 172). Dér. de cave1 « creux »; préf. dé-; suff. -é. L'a. fr. connaît le verbe descaver « creuser, extraire » (XIIIe s. ds GDF.) dér. de caver « creuser ».II.⇒DÉCAVER2, verbe trans.JEUXA.— Emploi trans. [À certains jeux de cartes comme le brelan, la bouillotte, le poker, à la roulette] Gagner toute la cave d'un joueur, toute la somme d'argent mise en jeu par celui-ci. Décaver un adversaire. Anton. caver2 (cf. aussi cave4). [Le pigeon] gagne; il s'anime [au jeu], il perd; il veut se rattraper; on le décave (HOGIER-GRISON, Hommes de proie, Monde où l'on triche, 1886, p. 212) :• Une nuit, Maxime fut si rapidement décavé chez une dame où l'on jouait jusqu'au jour, qu'il éprouva une de ces colères muettes de joueur dont les poches sont vides. Il eût donné tout au monde pour pouvoir jeter encore quelques louis sur la table.ZOLA, La Curée, 1872, p. 514.— P. ext. Ruiner. Une église, des écoles, une cure et je ne sais quelles autres fondations pieuses qui l'ont décavé (BLOY, Journal, 1894, p. 141).B.— Emploi pronom. Perdre toute sa cave au jeu, s'y ruiner. « On ne peut pas toujours perdre », vous disent ces vieux messieurs de stations balnéaires, dont le bruit court qu'ils se sont décavés, étant jeunes (TOULET, Nane, 1905, p. 128).Rem. QUILLET 1965 et FRANCE 1907 attestent le dér. pop. décavage, subst. masc. État du joueur qui a perdu toute sa cave, qui est décavé.Prononc. et Orth. :[dekave]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1819 décaver « gagner toute la réserve d'un joueur » (BOISTE); 1823 se décaver « perdre sa cave » (BOISTE); 1827 adj. décavé « qui a perdu sa cave » (M. LEBRUN, Manuel des jeux ds Fr. mod., t. 16, 1948, p. 211); av. 1858 subst. (Villemot ds LARCH., p. 473). Dér. de cave3 terme de jeu; préf. dé-; dés. -er. Bbg. ARNOULD (C.). Termes de jeu. Fr. mod. 1948, t. 16, pp. 211-212.1. décaver [dekave] v. tr.❖♦ Jeux. Gagner toute la cave de (un joueur). || Décaver son adversaire en deux coups. — Par ext. Ruiner (qqn).——————se décaver v. pron.♦ Perdre sa cave, au jeu. — Par ext. Se ruiner.——————décavé, ée p. p. adj. et n. (plus cour.).♦ Joueur décavé.1 (…) les joueurs qui tentent leur chance jusqu'à l'aube et quittent le cercle fortune faite (bientôt défaite) ou décavés (…)Michel Leiris, Frêle bruit, p. 226.♦ Par ext. Ruiné. || Il est complètement décavé.2 Cependant, un garçon olivâtre (…) en qui je reconnus tout de suite le marquis de Isla Cristina, aristocrate décavé de l'ancienne cour de Ricardo (…) se présenta tout débraillé, et essaya de me traduire à la française ses titres et ceux de son compagnon titubant (…)Joseph Peyré, Sang et Lumières, éd. L. de Poche, p. 154.♦ N. || Un décavé, une décavée : joueur décavé; personne ruinée (rare au fém.).————————2. décaver (se) [dekave] v. pron.ÉTYM. 1939; de 2. dé-, et 1. caver.❖——————décavé, ée p. p. adj.0 (…) Partout des faces souriantes et proprettes, avec des yeux décavés.Sartre, l'Âge de raison I, XI, p. 175.
Encyclopédie Universelle. 2012.